Chouette hulotte © Wikimedia commons
Oiseau

Chouette hulotte

Strix aluco Linné

On l’appelle parfois chat-huant. Elle est friande de mulots, musaraignes, souris, campagnols, rats, hérissons et autres rongeurs, voire de petits oiseaux. Pourtant, elle n’a rien de félin puisqu’il s’agit… de la Chouette hulotte.

Un dangereux silence

Seule espèce de Strigidé à s’aventurer en ville, elle est nocturne, comme la plupart des rapaces de cette famille, qui comprend également les hiboux et les autres chouettes. Mais l’obscurité ne l’empêche pas d’être une redoutable chasseresse. Des talents de prédatrice qui, contrairement aux idées reçues, ne lui viennent pas d’une vision de nuit particulièrement performante.

Une adepte de la chasse

Certes, ses grands yeux captent parfaitement la lumière, et leur position confère à la chouette hulotte une vision binoculaire très efficace pour localiser ses proies. Mais sa rétine n’est pas plus sensible que celle de l’œil humain. C’est en réalité à son ouïe très fine que l’oiseau doit son efficacité : ses oreilles, placées asymétriquement de chaque côté de son crâne, lui permettent de localiser précisément ses victimes dans l’espace, avec ou sans lumière. La forme particulière de son masque facial, constitué de deux paraboles, améliore encore cette audition exceptionnelle en concentrant les sons vers les canaux auditifs. Une fois son futur repas détecté, la chouette hulotte fond sur lui en silence, les rémiges frangées de ses ailes absorbant le bruit de son vol… Elle l’avalera en entier, puis recrachera les parties non digérées, os et poils, sous forme de pelotes de réjection. Si les mulots, souris, musaraignes, campagnols et apparentés lui conviennent, elle ne néglige pas non plus les grenouilles, les vers, les mollusques ou les insectes.

Une bienfaitrice mal-aimée

On pourrait penser que ses talents de tueuse de rongeurs en font une alliée naturelle des agriculteurs, dont elle protège les réserves de grain. Mais il n’en est rien : persécutée de longue date, comme beaucoup de chouettes et de hibous, elle fut longtemps considérée comme un oiseau de mauvais augure, et clouée vive sur les portes de grange pour éloigner le mauvais œil. Des superstitions peut-être inspirées par ses mœurs nocturnes, son apparence fantomatique ou son cri si particulier. Quoi qu’il en soit, la chouette hulotte est désormais protégée au niveau national. Elle peut désormais chuinter, hioquer, holer, huer, hululer, et même ululer en paix !

Sa fiche sur le site de l’Inventaire National du Patrimoine Naturel

Sa fiche sur le site oiseau.net