Dendrobate à tapirer
Dendrobates tinctorius
Ces petites grenouilles sud-américaines qui vivent surtout au sol ont la particularité d’être vénéneuses. Leurs couleurs sont un signal d’avertissement pour éloigner les prédateurs.
Mode de vie
Diurne, terrestre et arboricole, le dendrobate à tapirer vit à proximité de l’eau, que ce soient des flaques ou des rivières. Les femelles sont sensiblement plus grandes que les mâles. Très territoriales, ces petites grenouilles sont agressives entre elles ou envers d’autres espèces.
Lors de la période de reproduction annuelle, les mâles chantent pour attirer les femelles. Après avoir fécondé les oeufs qui ont été pondus sur le sol, le mâle va les surveiller et les maintenir humides. Il portera ensuite les têtards sur son dos jusqu’à des points d’eau (flaque, creux d’arbre, de feuille…). Les têtards n’hésitent pas à manger d’autres têtards de leur espèce.
Signes distinctifs
Le dendrobate à tapirer est une espèce vénéneuse (et non venimeuse car elle n’inocule pas le poison) qui présente, suivant les zones géographiques où il vit, plusieurs formes aux colorations différentes : la plus commune est noire avec du bleu sur les pattes et le ventre, et deux lignes jaunes sur la tête et le dos. D’autres morphes possèdent des réticulations blanches ou sont presque totalement jaunes. Comme chez tous les dendrobates, la couleur vive prévient d’éventuels prédateurs de sa toxicité, cette stratégie d’avertissement s’appelle l’aposématisme.
Un mucus est secrété par des glandes dispersées sur tout le corps. Il contient des toxines de type alcaloïdes liposolubles qui agissent sur le système nerveux. Elles proviennent des termites et des fourmis dont se nourrit l’amphibien. En captivité, en théorie, la toxicité disparaît.
Son nom d’espèce tinctorius vient de l’utilisation qu’en faisaient certaines tribus amérindiennes sur les perroquets amazones : en frottant la grenouille sur la peau de jeunes perroquets, les plumes, normalement vertes, prenaient une coloration rouge et pouvaient être utilisées pour la confection de parures : c’est ce que l’on appelle « tapirer ». Cette sécrétion était également utilisée pour empoisonner les flèches.